Portraits

Aline

J’ai besoin de me challenger au quotidien, de me fixer des objectifs à atteindre et des priorités, tant dans ma vie professionnelle et personnelle que dans ma vie de joueuse et arbitre de basket.

Photo de Fitzgerald Pidi – @callmefitz

Sur les terrains de basketball depuis ses 12 ans, Aline cumule plusieurs casquettes en tant que joueuse, arbitre de haut-niveau, et assistante coach d’une équipe jeune. Attirée par les sports collectifs, elle a d’abord commencé en tant que joueuse, en découvrant le basket au collège. Elle a tout de suite accroché avec ce sport, et a évolué pendant plusieurs saisons en Championnat de France (Nationale 3). Puis, parfois contestataire sur le terrain et désireuse de mieux maitriser les règles, elle s’est lancée dans l’arbitrage il y a 10 ans. Si mettre un pied dans l’arbitrage l’a aidé à progresser en tant que joueuse, ce dernier lui permet d’atteindre des niveaux auxquels elle rêvait de jouer étant plus jeune. Résultat de son engagement : elle est aujourd’hui arbitre de Haut Niveau en Ligue féminine (1ère division féminine) et en National 1 dans les catégories masculines où elle n’hésite pas à s’imposer en tant que femme arbitre. Ses principaux objectifs en tant qu’arbitre sont d’être juste, au service du jeu, de bien communiquer avec l’ensemble des acteurs et de permettre aux équipes de s’exprimer sur le terrain dans le respect des règles. Également joueuse et capitaine de son équipe à Championnet Sport Basket qui évolue en championnat régional, elle enfile aussi depuis un an la tenue d’assistante coach d’une équipe de jeunes filles du club de Eiffel Basket, envisageant sérieusement de se former dans ce domaine. En tant que joueuse, elle a l’esprit d’équipe et de compétition, elle aime par-dessus tout gagner en équipe, et atteindre les objectifs collectifs fixés en début de saison, en se dépassant sur le terrain. C’est important d’être au service de son équipe comme elle peut être au service du jeu en tant qu’arbitre. En tant qu’assistante coach, elle aime former, partager son expérience avec les jeunes, les voir progresser, et les nouveaux challenges collectifs que constitue le coaching. Également Chef de Projet dans un grand groupe international, elle a une carrière professionnelle très riche avec beaucoup de déplacements à l’étranger et une équipe à manager. Aline mène toute la semaine une vie à mille à l’heure, dans laquelle les maîtres mots sont organisation mais aussi rigueur, sur le plan physique et mental, pour répondre à tous ses engagements. L’arbitrage l’a aidé à acquérir des compétences et des valeurs qu’elle transpose dans sa vie professionnelle et dans sa pratique de joueuse, comme la gestion des acteurs et des situations conflictuelles, la communication, l’humilité, la confiance en soi ou encore la prise de décision. Pour elle, quel que soit ce qu’on l’on fait, c’est important de se fixer des objectifs à atteindre, de prendre du plaisir, mais aussi de se remettre en question, de prendre du recul pour progresser et devenir meilleure.

Hawa

Plus jeune, je voulais être athlète, je me voyais déjà aux Jeux Olympiques. Un jour, un pote m’a dit de venir à l’entraînement avec lui. Il m’a prêté des crampons. J’étais la seule fille de l’équipe.

Photo de West Ham United Football Club

“It was all a dream…” Les paroles de ce titre de Biggie Smalls ne s’applique pas tout à fait à Hawa Cissoko. L’internationale française est allée au bout de ses rêves quand elle est devenue footballeuse professionnelle. Hawa avait pourtant commencé le foot « pour s’amuser. J’étais plus forte que tout le monde, tout le monde me respectait c’était bien. » Mais année après année, la joueuse de West Ham passait les catégories supérieures jusqu’à se retrouver chez les meilleurs. La rivalité qu’elle y a trouvé ne lui correspondait pas et le rejet de l’un de ses coéquipiers lui a valu une période de doute. « J’ai voulu arrêter, je ne comprenais pas. Le capitaine n’était pas content d’avoir une fille dans son équipe. » Mais ça ne l’a pas arrêté. Avec le soutien de ceux qui l’ont vu grandir, ses potes de quartier, Hawa a poussé les portes du PSG à l’âge de 15 ans. Un prestige, le club de référence pour tous les gamins de la capitale. Et c’est en signant son premier contrat professionnel à 19 ans qu’elle a réalisé son potentiel. « Je bombais le torse, je me la racontais de ouf. »  Et à raison. S’en suit les sélections en équipe de France jeunes puis en équipe de France A. Puis une signature à l’Olympique de Marseille, autre club mythique de France. « Mon meilleur souvenir pour le moment, c’est la Coupe du Monde U20 en Papouasie-Nouvelle Guinée en 2016. Sans le football, je n’aurais jamais visité ce pays. Ce n’est pas juste une histoire de sport, on part à la découverte de l’autre. » En 2020, Hawa sort de sa zone de confort et part découvrir le championnat anglais en s’engageant avec West Ham. « L’état d’esprit est différent, c’est vraiment autre chose, ça se passe très bien. » Sa plus grande fierté aujourd’hui, c’est de faire partie des 23 meilleures joueuses de France puisqu’elle a de nouveau été sélectionnée en Bleues (Euro 2022). Mais, comme elle le dit si bien, cela va au-delà du sport. En combattant les préjugés et en prouvant que les filles pouvaient également jouer au foot, Hawa a ouvert la voie aux plus jeunes générations. Le club où elle a commencé a, par exemple, créé une section féminine après son passage. Elle est aussi l’une des rares joueuses en France à porter le voile. Et en la voyant endosser le maillot de l’équipe de France, chaque jeune fille du 19ème arrondissement pourra se permettre de rêver grand. Representation matters.

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